1er Festival International de la toupie en Bretagne
Editorial
Qui n’a jamais fait tourner du bout des doigts une de ces petites toupies en bois ou en métal sur la table du salon, dans le couloir de l’appartement ou dans la cour de l’école ? Peu de gens, sans doute. En effet, la toupie est un jeu universel qu’on pratique aux quatre coins du monde : de la Colombie au Japon, en passant par la Chine, l’Italie, l’Indonésie ou la France… D’un pays à l’autre et d’un continent à l’autre, le nom de la toupie varie, tout comme sa forme et la manière de la lancer, mais au final, il s’agit toujours de faire tourner cet objet qui fascine des plus jeunes aux plus âgés.
La toupie n’est pas seulement un jeu universel, c’est aussi un jeu, vieux comme le monde : des toupies en terre cuite auraient été retrouvées dans la tombe d’un empereur chinois ; on parle aussi de toupies en os découvertes sur des sites archéologiques romains ou gallo-romains. Plus près de nous, il y a ces tableaux, gravures et cartes postales qui témoignent que la toupie a traversé les siècles et, aujourd’hui, il suffit de surfer sur le Web pour constater que la toupie est toujours bien vivante.
Si la toupie est d’abord un jeu d’enfants, c’est aussi un jeu transgénérationnel ; un peu partout dans le monde, en Mexique, comme en Espagne, en Italie ou à Taïwan, les ados et les adultes pratiquent la toupie à ficelle ; en Chine, les retraités se retrouvent dans les parcs des grandes villes pour faire tourner leur toupie à fouet ; aux États-Unis, il existe une importante communauté de joueurs adolescents et adultes qui s’adonnent à la toupie acrobatique. Mais, curieusement, en France, hormis quelques pratiquants isolés de toupie acrobatique, une fois passé l’âge de jouer à la toupie Beyblade, on ne joue plus à la toupie.
Cet engouement pour la toupie n’a finalement rien d’étonnant face à la forte symbolique de l’objet ; la toupie représente le monde et, en ces temps troublés, faire tourner le monde est toujours réconfortant. Mais la toupie est aussi le symbole de la vie et, dans certains pays, comme la Chine, on pratique la toupie tant qu’on en a la force, pour se maintenir en vie.
Mathieu Lavant –
Président de l’association Da-Tuoluo,
organisateur du festival