Dès le lendemain de notre arrivée, nous étions débout à 6 h 30 du matin et nous avons filé vers l’arène où les différentes équipes s’entrainaient ou répétaient la cérémonie d’ouverture. Et en début d’après midi, j’ai eu la chance d’asssister au premier lancement de la toupie de 1100 kgs. Une équipe de joueurs de toupie avait déplacé la toupie géante au milieu de l’arène, et les joueurs se relayaient par groupe de deux pour lancer ce monstre, qui restait bien sûr suspendu à sa potence.
Pour avoir déjà essayé la toupie de 30 kgs de Song, je savais que frapper dans une toupie de cette taille, c’est comme taper dans un mur de béton. Mais je n’ai pas résisté à l’envie d’essayer. Comme il s’agissait d’un entraînement informel, j’ai repéré une joueuse dont le baton faisait moins de deux mètres et je lui ai demandé de me le prêter.
Elle a voulu me montrer comment manier l’engin, je lui ai dit que ce n’était pas la peine. J’ai attendu mon tour et j’ai attaqué la toupie, en cadence avec un autre joueur. Je ne sais pas si la dizaine de coups de bâton que j’ai donné ont aidé à faire démarrer la toupie mais il fallait essayer et ma femme a pris quelques photos, c’était, il faut bien l’avouer, un peu le but du jeu.
Restait encore une inconnue : à quel moment allait-ils décrocher la toupie de sa potence ? J’ai du attendre le jour de la compétition pour comprendre les règles du jeu. Et j’ai alors appris que les joueurs fonctionnaient par équipe de dix ; la toupie était mis en rotation à la main, puis l’équipe avait 4 minutes pour lancer la toupie de manière à ce qu’elle atteigne son point d’équilibre. Après quoi, on décrochait la toupie de sa potence en faisant sauter une goupille et les joueurs avaient encore quelques minutes pour entretenir la rotation. Si la toupie tournait en équilibre, c’était gagné. Si elle continuait à osciller, c’était un mauvais point. Dans tous les cas, on se hâtait ensuite de ramener la potence et de raccocher la toupie à la chaîne qui la maintenait en équilibre.